Je renvoie à mon billet qui portait le même titre, que vous trouverez au mois de septembre 2008, ou bien directement à l’adresse ci-dessous (copier-coller dans la barre de navigation) : http://anthonypace.spaces.live.com/blog/cns!80BAFD1FF16A14B3!182.entry
Levy-Strauss rattache, dans sa définition, la musique à la fonction de communication qu’elle porte intrinsèquement ("la musique est le langage moins le sens").
Voici ce qu’écrit Khalil Gibran dans "La voix de l’éternelle sagesse" :
"J’étais assis auprès de celle qu’aime mon coeur et écoutais ses paroles. Mon âme se mit à vagabonder vers les espaces infinis où l’Univers m’apparaissait comme un rêve et le corps comme une étroite prison.
La voix enchanteresse de ma Bien-aimée pénétra mon coeur.
C’est cela la Musique, ô mes amis, car je l’ai entendue dans les soupirs de celle que j’aimais et dans les paroles que murmuraient ses lèvres.
Par les yeux de mon ouïe, j’ai vu le coeur de ma Bien-aimée."
De la naissance de la musique dans l’impuissance des mots à exprimer à l’autre l’intensité de son amour. Qui n’a pas vécu cet instant n’a sans doute pas connu l’amour plein.
Ce qui me conduit à définir la musique comme non pas "le langage moins le sens", mais "le langage au-delà du sens" : quand le sens des mots n’y suffisait plus, l’humain a inventé la musique pour résoudre son intangible besoin de communiquer.
Notez au passage qu’ici, on se prend à restreindre (involontairement ?) à la musique amoureuse : mais n’est-ce pas au fond toute la musique ? Même dans les chansons, faites l’exercice ; j’ai fini par me dire que la Marseillaise est une chanson d’amour de la patrie. Le Déserteur, de Boris Vian, c’est pas de l’amour ? Pas si évident… C’est dans les chansons pour rire que je me pose le plus la question, mais ne fait-on pas rire son prochain par amour ?
Ou alors, lisez dans tout ça le prisme ingénu de ma pauvre pensée naïve.