Toi
Le corps pétri du lourd qui fait l’Eternité
Tu dors…
Tandis que moi
Je m’en vais caresser les étoiles au-dessus
Dans la nuit alanguie de mes amours déçus
Je surfe et je m’enivre des parfums lactés
Que je bois et je vois dans mon ciel occulté
Toi
Au sommeil végétal ronflant du canapé
Tu dors…
Tandis que moi
Chevauchant la Licorne mon amie rêvée
Dans la nuit je déploie mon étendard doré
Aux Quatre Vents des Sables où mon rire sauvage
Se cabre hirsute et jaillit dans l’éclat d’orage
Toi
Jolie baleine échouée sur la rive des draps
Tu dors…
Tandis que moi
Au clair de ma fortune j’ai dressé la voile
Et mon bateau fend l’eau guidé par une étoile
Puis par le chant ami des îles incertaines
Qui adoucit au cœur des naufragés leurs peines
Toi
Moi
Au matin tout recommencera.